Les progrès technologiques des dernières décennies ont conduit à une transformation de nombreux aspects de notre quotidien. L’intelligence artificielle, les réseaux sociaux, les plateformes de messagerie instantanée, et les outils de collaboration en ligne ont révolutionné la manière dont nous interagissons, travaillons, vivons et communiquons ; que ce soit dans la sphère personnelle ou professionnelle, nul n’y échappe.

Bien que ces technologies offrent des opportunités sans précédent pour accroître efficacité, accès à l’information et connectivité globale, elles posent également un défi majeur en ce qui concerne la qualité de la communication et des relations humaines.

En tant que managers leaders, votre capacité à communiquer efficacement peut transformer la dynamique de votre équipe, renforcer la cohésion et augmenter la performance globale. Une communication efficace permet de mieux comprendre vos équipes et de créer un environnement de travail positif et motivant. En vous concentrant sur l’intention et l’attention dans vos interactions, vous devenez un modèle de communication inspirant, influençant positivement votre environnement.

Au sommaire de cette newsletter, une réflexion approfondie et quelques conseils pour améliorer votre communication afin de transformer vos intentions en une attention authentique et bénéfique pour des relations interpersonnelles optimales grâce au développement de votre communication relationnelle.

I. L’Intention relationnelle : point de départ pour créer une relation.

L’intention relationnelle est le point de départ d’une communication efficace. Elle représente la volonté consciente et réfléchie de créer un échange positif et constructif avec autrui. Cependant, ces intentions ne se traduisent pas toujours par des comportements adéquats et des actions efficaces.

Faire l’effort de sortir des stéréotypes, des préjugés et suppositions :

Les stéréotypes, préjugés et suppositions influencent fortement nos jugements et comportements, créant ainsi des obstacles à la communication. Pour améliorer nos interactions, il est essentiel de comprendre comment ces biais se manifestent et d’adopter des stratégies pour les surmonter.

Les stéréotypes comme les préjugés sont des généralisations, des attitudes ou des opinions préconçues souvent simplistes et infondées à l’égard d’individus ou de groupes. Ils peuvent se former à partir de diverses sources comme les médias, l’éducation et les interactions sociales.

Les suppositions sont des croyances ou des attentes que nous tenons pour vraies sans vérification. En communication, elles peuvent mener à des malentendus et à des conflits, car elles ne tiennent pas compte de la perspective et des besoins réels de l’autre personne. Elles peuvent entraîner des conclusions erronées et des réactions inappropriées, compromettant la clarté et l’efficacité de la communication.

Pour dépasser ces obstacles à l’intention de communiquer, il est crucial de s’adapter au contexte et aux perceptions des autres. Chacun est façonné par son propre contexte culturel, ses expériences personnelles et sa situation spécifique. Reconnaître cette diversité permet de mieux comprendre les perspectives différentes et in fine améliore la communication.

Remplacer les jugements par de la connaissance :

Prendre conscience de son propre fonctionnement et de celui de ses interlocuteurs permet de remplacer les jugements par de la connaissance, transformant ainsi de bonnes intentions en une bonne communication et une meilleure coopération.

Un exemple frappant, encore peu connu que je rencontre fréquemment en entreprise et qui fait obstacle à une bonne communication et coopération est l’orientation par rapport au temps. Ce concept a été identifié par l’anthropologue Edward Hall introduisant les notions de polychronie et de monochronie pour décrire différentes perceptions du temps dans les cultures et les individus.

Concrètement, si vous demandez à une personne monochrone de vous rendre un rapport à une heure précise, il y a de fortes chances que cela soit fait dans les délais. En revanche, pour une personne polychrone, ce n’est pas aussi évident.

Les cultures et les individus monochroniques perçoivent le temps de manière linéaire et séquentielle. Ils priorisent les tâches une par une, respectent strictement les rendez-vous et les délais, planifient les activités à l’avance et considèrent les interruptions comme des dérangements. En revanche, les cultures et les individus polychroniques voient le temps de manière plus flexible et circulaire. Ils sont multitâches, gèrent plusieurs activités simultanément, les rendez-vous et délais sont plus souples, souvent modifiés en fonction des besoins des relations interpersonnelles.

De ce fait, l’intention est souvent accompagnée de stéréotypes négatifs sur chaque orientation temporelle. Les monochrones perçoivent les polychrones comme chaotiques, désorganisés et toujours en retard, tandis que les polychrones voient les monochrones comme rigides, froids et résistants au changement.

L’orientation temporelle polychrone et monochrone est un exemple parmi d’autres qui montre l’importance de comprendre le fonctionnement de l’autre dans vos intentions de communication. Cela permet d’éviter les malentendus, de dépasser les stéréotypes négatifs et d’améliorer la coopération en cherchant des points d’accord.

II. Maitriser sa communication relationnelle : un puissant levier de coopération.

Une collaboration efficace et durable repose sur la qualité des relations humaines. Cela est particulièrement vrai en management où il est impossible d’espérer une performance à long terme sans établir une relation de coopération solide avec ses équipes.

Cela nécessite des comportements appropriés et la maîtrise de techniques spécifiques.

Posture allocentrée vs posture égocentrée.

Le monde actuel et les nouvelles technologies incitent souvent à adopter une posture égocentrée dans nos relations. Cependant, pour améliorer la qualité de nos interactions et garantir la réussite de projets communs, il est crucial de cultiver une posture allocentrée.

En nous concentrant sur les autres, nous pouvons créer des interactions plus harmonieuses, renforcer la coopération et construire des relations solides.

« On ne réussit pas un projet contre, mais avec autrui. »

·       Une personne allocentrée écoute pour comprendre, tandis qu’une personne égocentrée écoute pour répondre.

·       Une personne allocentrée pose des questions et s’intéresse à l’autre, tandis qu’une personne égocentrée parle d’elle-même.

·       Une personne allocentrée cherche des solutions mutuellement bénéfiques, alors qu’une personne égocentrée cherche à gagner.

·       Une personne allocentrée consulte et intègre les avis des autres, tandis qu’une personne égocentrée impose ses choix.

Une posture égocentrée sabote les efforts collaboratifs, tandis qu’une posture allocentrée favorise la synergie et la réussite d’objectifs communs. Adopter une posture allocentrée améliore la qualité des relations, favorise une meilleure compréhension mutuelle et renforce la coopération et la confiance.

Je vous invite à cultiver une posture allocentrée en rencontrant régulièrement vos équipes, en créant une atmosphère conviviale et sincère, en favorisant le dialogue et en maintenant une attitude positive qui valorise les réussites et encourage les échanges ouverts.

Sortir de l’implicite.

Une bonne communication relationnelle met de côté l’implicite et favorise l’explicite dans les échanges. Privilégier l’explicite signifie clarifier nos intentions, attentes et objectifs.

Deux outils puissants pour y parvenir :

  • Donner du Feedback constructif :

Le principal objectif du feedback est de s’assurer que les informations sont correctement transmises, reçues et comprises. Il permet d’identifier les points forts, les axes d’amélioration, les points d’accord ou de désaccord garantissant ainsi une communication claire et une recherche de solutions communes.

L’essentiel du feedback n’est pas seulement ce que vous dites, mais ce que vos interlocuteurs comprennent et ressentent et expriment à leur tour. Le feedback unilatéral n’est pas un feedback : il faut encourager le dialogue et permettre à la personne de répondre et de poser des questions pour s’assurer qu’elle a bien compris et pour clarifier tout malentendu potentiel.

Un feedback bien fait est un outil puissant pour progresser ensemble, améliorant les performances individuelles et la cohésion d’équipe. En revanche, mal formulé, il peut être destructeur, altérant la confiance et la motivation.

Qu’est-ce qu’un bon feedback ?

Descriptif plutôt qu’évaluatif : Il se concentre sur les faits et les comportements observables plutôt que sur des jugements de valeur.

Spécifique plutôt que général : Il aborde des situations ou des comportements précis plutôt que de rester vague et il est fait de manière directe et intentionnée en adoptant un ton constructif.

Axé sur le comportement plutôt que sur la personne : Il cible ce que la personne a fait plutôt que de la personne elle-même.

  • Questionner positivement :

Comme je l’ai évoqué précédemment, lorsqu’on communique, on interprète les propos de notre/nos interlocuteurs selon notre référentiel. Poser des questions précises est une clé pour une communication claire et efficace. Cela permet d’éviter des erreurs d’interprétation et d’atteindre une compréhension mutuelle car nous invitons notre interlocuteur à préciser sa pensée pour que l’on puisse intégrer son référentiel.

Il existe cinq adverbes pour poser des questions : Pourquoi, Comment, Qui, Quoi et Quand. Bien que se questionner sur son « pourquoi » puisse donner un sens profond à sa mission ou raison d’être, il est fortement recommandé d’éviter l’utilisation de « pourquoi » dans les interactions. En effet, cet adverbe peut sembler très accusateur et créer des tensions inutiles.

Une « bonne question » vaut mieux qu’une « bonne interprétation ».

Il arrive que questionner soit reçu comme une agression ou une ingérence ; cela est souvent conditionné par le ton employé et la gestuelle utilisée. Il est donc important de veiller à utiliser un ton et une gestuelle adéquats.

Nous faisons généralement porter nos efforts de communication sur le choix des mots. Or, la simple question « Qu’entendez-vous par là ? » peut être perçue/comprise de façon différente selon le ton utilisé (agressif, inquisiteur, chaleureux, cassant, séducteur…), et la gestuelle adoptée (doigt pointé en avant, sourire cynique, sourire pincé, sourire chaleureux, mains ouvertes, épaules haussées, etc….). Des études menées par des linguistes montrent que ce que nous retenons contient 10% de mots, 30% lié au ton, et 60% à la gestuelle.

Finalement, développer ses compétences en communication relationnelle est essentiel pour répondre aux défis du 21ème siècle. Une communication relationnelle améliore les relations et réduit les conflits : elle est efficace lorsqu’elle est centrée sur l’écoute, le feedback et le questionnement positif. Dans les environnements de travail à distance, ces compétences deviennent encore plus cruciales pour assurer une collaboration et maintenir des liens solides malgré la séparation physique. En entreprise et dans les organisations, la communication relationnelle est la voie essentielle pour bâtir des équipes performantes et engagées. Les environnements de travail qui valorisent cette approche constatent une diminution significative du turnover, ainsi qu’une augmentation notable de la satisfaction et de la fidélité des employés. La maitrise de la communication relationnelle s’avère donc incontournable  pour attirer et retenir des talents.



Quelles sont vos réflexions sur les défis actuels du management ? Comment votre entreprise aborde-t-elle cette évolution ?

⭐ Hélène lopes – Cultiver l’excellence individuelle, nourrir la puissance du collectif.
📧 contact@helenelopes.com
📞 07 88 09 06 15

X